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Programme interministériel archivage numérique

Focus informaticiens

Le rôle des informaticiens des ministères et des collectivités susceptibles d’utiliser Vitam est fondamental. Si l’on veut éviter “l’alzheimer” numérique, il leur faut, dès maintenant, penser et réaliser l’intégration de la fonction archivage dans leur SI.

Alors que les téraoctets s’amoncellent dans les centres de productions, la question de l’archivage numérique des données et documents ayant de la valeur pour les usagers et pour les autorités administratives devient de plus en plus urgente à traiter.

Penser le moyen et le long terme

Il ne s’agit plus simplement de conserver des fichiers, mais bien de s’assurer que l’information pertinente pourra être retrouvée et utilisée des années, voire des décennies après leur archivage. Il faut, non seulement, sélectionner l’information, mais aussi la conserver de manière accessible dans le temps, malgré les migrations de baies, de supports et de formats.

Face à la croissance exponentielle du numérique, il faut, grâce à un saut technologique, se mettre en capacité de traiter les milliards d’objets de toutes natures qui devront être conservés. Le passage aux technologies du Big data, associées à une approche sémantique sur une base cloud, est nécessaire pour relever le défi que représentent les 3 V : Volumétrie des données, Variabilité des métadonnées et Vélocité d’accès.

Une solution ouverte

La solution logicielle développée par le programme Vitam permettra la prise en charge, la conservation, la pérennisation et la consultation sécurisées de très gros volumes d’archives numériques. Elle assurera la gestion complète du cycle de vie des archives et donc la garantie de leur valeur probante. Elle pourra être utilisée pour tout type d’archive, y compris pour des documents classifiés de défense.

Cette solution, essentiellement développée en Java, est diffusée en logiciel libre (code sous licence CeCILL V2.1, compatible GNU GPL, et documentation sous Licence Ouverte V2.0.) pour faciliter sa réutilisation, son évolution, son adaptation à des contextes particuliers si nécessaire, sa maintenance et donc globalement sa pérennité.

L’obligation de mettre en œuvre une solution d’archivage numérique dans les contextes des trois ministères porteurs, très différents en termes de pratiques archivistiques et en termes de production informatique, a orienté notre choix vers la réalisation d’un back-office. L’objectif est de prendre en compte dans la solution logicielle Vitam, le maximum de fonctions mutualisables et technologiquement complexes, d’autant plus quand elles s’appliquent à de très grands nombres d’objets, et de laisser chaque entité porter ses propres spécificités de processus. Cette vision permet ainsi une réutilisation plus large, tout en assurant la réalisation d’un outil générique intégrable, selon les besoins d’acteurs variés dans leur système d’information.

Une logique de back-office enrichi d’un front-office

Positionnée comme une brique d’infrastructure, la solution logicielle Vitam prendra en charge toutes les opérations nécessaires pour assurer la pérennisation des documents numériques versés et pour garantir le maintien de leur valeur probante.

Pour permettre un usage mutualisé entre plusieurs organisations, elle sera multi-tenante avec un cloisonnement systématique de toutes les archives et des informations du système par organisation utilisatrice.

Elle permettra la prise en charge de tous les documents numériques (bureautique, audio, vidéo, image, plan, bases de données, etc.) que l’administration souhaite conserver à des fins d’archivage courant1, intermédiaire2 ou définitif3.

Elle assurera, pour de très gros volumes de documents numériques, des fonctionnalités :

  • de gestion des métadonnées et d’indexation,
  • de gestion des infrastructures de stockage,
  • de transformation des fichiers,
  • de recherche et de consultation,
  • et de gestion sécurisée de l’ensemble du cycle vie des archives.

Elle offrira des interfaces applicatives (API) permettant principalement :

  • le versement de documents,
  • la recherche sur les méta-données et les journaux,
  • l’accès aux documents.

Pour des usages plus spécifiques, il y aura aussi des interfaces de gestion et d’administration.

Enfin, toujours dans un esprit de facilité de réutilisation, la solution logicielle Vitam est aussi neutre technologiquement que possible :

  • Elle n’impose pas d’infrastructures particulières, telles que des baies de stockages adaptées ou des matériels spécifiques ;
  • Elle s’installe sur un environnement serveur x86 physique, virtualisé ou en Cloud, au choix de ceux qui l’implémentent, avec plus ou moins d’automatisation selon le degré de virtualisation ;
  • Elle est développée pour s’exécuter sur un environnement Linux et distribuée pour un déploiement CentOS (et également en Debian en V1) ;
  • Elle amène une solution de stockage déployable sur toute infrastructure serveurs en lien avec une capacité de stockage disque ou peut utiliser des moyens existants de stockage Objet (Swift), quand ils existent.

L’architecture… en bref

Une plate-forme d’archivage utilisant la solution logicielle Vitam comprend :

  • Des applications de front office, permettant à des utilisateurs d’accéder aux objets archivés à des fins de recherche, de consultation, de gestion du cycle de vie ou de préservation :
    • [Vitam UI, portail développé de manière communautaire et dédié à l’administration technique et fonctionnel de la plateforme]’https://www.programmevitam.fr/pages/logiciel/logiciel_frontoffice/),
    • le frontal archivistique (IHM, Système d’Information Archivistique),
    • des applications tierces, notamment les applications métier des services producteurs ;
  • Un back-office qui s’appuye sur des offres de stockage, dont certaines sont potentiellement tierces, qui assurent la conservation binaire des objets archivés ;
  • Des applications tierces, qui versent et consultent des objets dans la plate-forme.

Architecture Générale Vitam

L’ensemble fourni par Vitam comprend le code, sous licence libre, nécessaire pour mettre en œuvre :

  • Le coeur Vitam - constituant le back-office proprement dit. Il n’a que des API (de type REST/JSON), y compris pour son administration. Il se doit d’être intégrable complètement, et toute fonction doit pouvoir être mobilisée, via les API, par un frontal non Vitam.
  • Les IHM d’administration, de démonstration et Vitam UI depuis mars 2021 ;
  • Des offres de stockage.

Il est possible d’utiliser des offres externes de stockage objet, ou d’en mettre en œuvre avec le logiciel Vitam.

Souches logicielles

En collaboration avec les porteurs et partenaires

Pour que cette solution soit utile au plus grand nombre d’entités publiques, sa conception et ses tests seront faits en collaboration avec tous les partenaires du Programme, et certains points clés seront ouverts à discussions au-delà, comme les API alpha publiées en juillet 2016.

Le calage régulier est facilité par le mode de développement en Agile, en Scrum de Scrum, avec, selon les moments, de 2 à 4 équipes. Le rythme est de :

  • 3 semaines pour les sprints (itération),
  • 3 à 4 mois soit 5 sprints par version intermédiaire (release),
  • 1 an pour les versions majeures.

Les ministères porteurs et partenaires peuvent se caler sur les livrables des sprints pour accompagner leur propre développement quand il est Agile. Ces livraisons régulières leur permettent aussi d’effectuer des tests qui contribuent à la qualité des livraisons et livrables…


  1. Avant la clôture d’une affaire ou d’un dossier, par exemple, le dossier RH d’un agent travaillant toujours dans le service. 

  2. Avant l’expiration de la durée d’utilité administrative (DUA), les données peuvent faire l’objet d’un contrôle, d’un recours contentieux ou d’une demande du public à des fins administratives. 

  3. A l’issue de la DUA, les données n’ont plus d’utilité administrative, elles sont conservées pour des raisons historiques, statistiques mais aussi juridiques. Les données ayant un effet de droit sans limite dans le temps, par exemple l’état-civil, sont aussi archivées à titre définitif. A ce stade, elles doivent pouvoir être communiquées au public, en conformité avec les délais légaux de communicabilité.